Maxime G-G : « La racine du mal »
Du 7 au 11 octobre 2024 s’est tenu à la Cour d’Assises d’Annecy le procès de Maxime G-G, 22 ans. Il comparaissait pour l’assassinat de son beau-père, André, ainsi que pour violences volontaires sur sa belle-mère Mireille et sur son ex-compagne Maïté. Cinq jours de procès pour un jeune homme à peine adulte au moment des faits, et dont l’histoire personnelle laissait présager le pire, comme dans une tragédie.
Nuit d’horreur à la ferme
Il est 22h53 le samedi 23 janvier 2021 lorsque les gendarmes reçoivent l’appel d’une jeune femme paniquée qui leur annonce dans un chuchotement tremblant : « On vient de tuer mon père, aidez-moi ». Maïté, la petite vingtaine, se trouve à l’étage d’une ferme isolée au nord d’Annecy, en Haute-Savoie. Elle explique à l’opérateur du CORG[1] que son petit ami Maxime, 19 ans, a tiré sur son père avant de s’acharner sur lui avec un bâton – ou un manche d’outil – et qu’il a également agressé sa mère. L’opérateur au bout du fil est tendu ; en effet, un mois auparavant, trois gendarmes avaient été tués par un forcené armé d’un fusil de chasse alors qu’ils intervenaient pour des violences conjugales sur la commune de Saint-Just, dans le Puy-de-Dôme, afin de porter secours à une femme menacée par son mari. Face à une situation potentiellement similaire, les grands moyens sont déployés et plusieurs dizaines de gendarmes se positionnent autour de la ferme, dans le silence feutré de cette nuit d’hiver. Le calvaire de Maïté et de sa mère durera plusieurs heures, jusqu’à ce que la jeune femme parvienne à s’échapper vers 1h00 du matin et que Maxime, se lançant à sa poursuite, soit arrêté par les militaires.
[1] Le Centre d’Operations et de Renseignement de la Gendarmerie, qui reçoit les appels d’urgence lorsqu’on appelle le 17.

Ceux-ci découvrent alors le corps sans vie d’André, le père de Maïté, dans le garage de la ferme. Il a reçu une balle de calibre 12 dans le thorax et une autre de calibre 9,3x74R (une munition de grande chasse, souvent utilisée pour abattre les sangliers), dans la tête. Les deux balles ont été tirées avec la même arme, un fusil de chasse à double canon qui git, brisé, près du corps de la victime. Sa femme Mireille a la tête en sang mais elle est consciente ; le médecin légiste qui l’examine plus tard dans la nuit constate trois plaies au niveau du crâne causées par un objet contondant de type batte de baseball ou manche d’outil. Elle semble également avoir reçu un coup de poing dans l’œil. Le médecin légiste n’exclut pas qu’une des plaies au niveau du crâne ait été causée par une chute, mais Mireille a perdu connaissance pendant son agression et ne se souvient pas de tous les détails. Sa fille Maïté s’en sort avec plusieurs hématomes sur le visage et la tête, et quelques lésions superficielles sur le reste du corps. Elle racontera avoir reçu ces coups de Maxime alors qu’elle s’interposait entre lui et son père, qui était au sol (et probablement déjà mort).
Aucune des deux femmes ne gardera de séquelles physiques de leur agression, ce qui laisse penser que toute la violence et la rage de Maxime étaient ce soir-là destinées à André et lui seul ; le jeune homme est en effet resté un long moment avec les deux femmes dans l’habitation entre la mort d’André et l’intervention des gendarmes, mais il n’était plus armé et ne les a plus agressées. Alors, pourquoi un tel accès de rage envers celui qui, jusqu’il y a peu, était encore son beau-père et patron ?
Retour à l’origine du drame, à la racine du mal.